S'il suffisait de faire une grève de la faim pour que le gouvernement intervienne...
A Paris, un SDF, Jean Paul Fonton a entamé hier son 33ème jour de grève de la faim pour attirer l'attention sur le fait qu'avec le retour des températures estivale les SDF semblent disparaître.
Jean Paul Fonton n'est malheureusement pour lui qu'un clochard, pas un député. Il fait donc la grève loin des médias qu'il n'interresse absolument pas. Pas plus qu'il n'intéresse notre ministre de la cohésion sociale, Catherine Vautrin (tiens, il y aurait un ministre de la cohésin sociale ? ah bon ! ).
Douze SDF sont morts de froid depuis novembre, plus de 100 personnes sont mortes dans la rue entre janvier et septembre 2005. Alors un clodo de plus mort de faim, ça ne va pas interpeler la conscience d'un ministre, si tant est qu'un ministre en soit pourvu ! Les palais de la République sont chauffés à nos frais et après s'être octroyé 70% d'augmentation de salaire (excusez du peu !), ils ne sont pas prêts de se retrouver à la rue.
Notre ministre de la cohésion sociale, donc, nous a concocté un plan pour améliorer l'accueil des SDF. Un plan doté de 50 généreux millions d'euro sur Trois ans sans jamais s'être enqui des besoins réels auprès des acteurs de terrain cela va sans dire.
Quand on sait que le programme qui a permis à notre marine de se ridiculiser en perdant un joujou à 3 millions a coûté à lui seul 150 millions d'euro et je ne vous parle pas de la croisière du Clem... Avec 3 millions d'Euros (jetés à la mer, pas par les fenêtres) on peut loger une famille de trois personnes pendant 58 ans, ou 58 familles pendant un an.
Mais, fidèle à leur méthode, nos dirigeants nous pondent des mesures à la con et se concertent ensuite avec ceux que ça concerne en premier lieu. Sans aller jusqu'à se commettre en s'adressant à un clochard, ce ne sont pas les compétences qui manquent : Emmaûs, MDM, les restau ...
Mais nous sommes en France, et en France, on pousse d'abord les gens dans la rivière, et on débloque ensuite des crédits pour les empêcher de se noyer.
Si Madame Vautrin voulait se servir du truc gris à l'intérieur de sa tête, elle comprendrait peut-être que traiter un symptome ne permet pas de guérir la maladie. La maladie, c'est la popérisation galopante, c'est 8 à 10 familles avec enfants qui se retrouvent à la rue chaque jour. Il faudrait, Madame la Ministre prendre le problème à la base en initiant une vrai réforme de notre système social qui est devenu contreproductif.
Il y a des pistes : commencer par ne pas laisser expulser des familles sans solution de relogement, sous prétexte que c'est l'été.
- Cesser de prétendre que le pouvoir d'achat augmente alors que l'arrivée de l'Euro a emputé de 30% le budget des familles les plus pauvres qui ne s'en sont jamais remises.
- Rendre aux travailleurs le fruit de leur travail en cessant de le taxer.
- Prendre des mesures pour permettre aux gens de se loger : pourquoi des logements HLM restent-ils inoccupés alors que les listes d'attente sont de plusieurs années ?
Madame la Ministre, cette liste n'est pas exhaustive. Vous pourriez essayer de nous surprendre, pour une foi.
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